mardi 20 janvier 2015

La sortie cinéma de ce début d'année : L'affaire SK1. A voir d'urgence !


Êtes-vous déjà sorti d'une salle de cinéma, l'esprit embrouillé par ce que vous veniez de voir ? L'impression intime qu'il s'était passé quelque chose au fond de vous ? L'âme presque souillée ?















« Les films français c'est pas mon dada », « Les Français ne savent pas faire de bons films », « Quoi ? Encore Christian Clavier ? », … et j'en passe. Voilà ce que j'entends à propos des films français, et je dois avouer que je ne suis pas en reste quelques fois. Pourtant, notre cinéma comporte quelques pépites du genre.

En allant voir L'affaire SK1, je m'attendais à voir un énième pseudo reportage de faits divers, comme on peut en trouver sur les chaînes du câble. Sa sortie s'était faite discrète en raison des dramatiques évènements de ces dernières semaines.

L'affaire ayant été beaucoup médiatisée à l'époque, je suis allée au cinéma en connaissant son histoire : combien de meurtre, combien d'année, et surtout, comment ça s'est terminé. Pourtant, confortablement installée sur mon siège je me suis laissée surprendre.


Frédéric Tellier, le réalisateur, jongle, grâce à un système de flash-back, entre un présent en 2001, lors du procès de Guy George et le déroulement de l'enquête depuis son commencement. Les scènes s’enchaînent et plus le film avance, et alors même que je connaissais l'histoire, mes nerfs étaient de plus en plus mis à l'épreuve. J'ai fermé les yeux, j'ai angoissé, j'ai retenu ma respiration, soupiré... 

C'est là que le film se démarque des autres : 

L'affaire SK1 crée un suspense là où il n'y en a plus.


Attention, si vous n'aimez pas la violence, les suspenses psychologiques et les scènes de crimes qui ne laissent aucune place à la clémence, passez votre chemin.
Pour les autres, amateurs de réalisme, hâtez-vous d'aller le voir avant qu'il ne soit plus à l'affiche, L'affaire SK1 mérite qu'on prenne le temps d'aller au cinéma.

Pour connaître l'histoire, il suffit juste de taper le nom de Guy George dans sa barre de recherche. Pourtant le scénario est surprenant.
Déjà, parce que L'affaire SK1 aurait pu traiter d'une série de meurtres sanglants, l'arrestation héroïque, après sept ans de traque, du grand méchant au regard fou de manière simple, comme si l'on avait regardé un reportage, mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Le film dresse le portrait des enquêteurs derrière cette arrestation. De leurs combats, de leurs vies, de leurs espoirs mais aussi de leurs failles et de leurs échecs : le film décrit les querelles de services au sein du 36 et des erreurs qu'elles ont engendrées.
De plus, et c'est peut-être ce que j'ai préféré, le travail sur les avocats de Guy George est très intéressant, avec cette question, pertinente, qui est posée par une journaliste : « Comment défendre l'indéfendable ? »
Nathalie Baye et William Nadylam sont d'une justesse et d'une profondeur impressionnante.

Les autres acteurs délivrent, eux aussi, de grandes performances : Raphaël Personaz, Thierry Neuvic, Olivier Gourmet et Thrista Theret sont bluffants de réalisme. Sans oublier Adame Niane qui prête ses traits au tristement célèbre Guy George, dont l'interprétation est magistrale. 
Pas besoin d'une grande musique épique et de grands jeux de lumière, tout est dans la sobriété et dans l'émotion, la combinaison gagnante.

Difficile de ne pas comparer L'affaire SK1 à Zodiac de David Fincher. Une histoire de faits divers et une traque sur plusieurs années, un travail de profondeur sur les enquêteurs et sur leur implication dans leurs enquêtes respectives. L'affaire SK1 se démarque et ne tombe pas dans le piège de copier son cousin américain. Bravo.

En bref, L'affaire SK1 est un excellent polar français, comme on n'en voit que trop peu.








Personnages : 5/5
Style : 4/5
Suspense: 5/5
Scénario : 5/5


L'affaire SK1, Frédéric Tellier : 19/20



Plume de crime-






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